Les "il faut" qui empoisonnent notre maternité : comment s'en libérer ?
C’est ton devoir ... Il faut ... Tu dois être une bonne mère... AAAh les “il faut” et les “je dois” ... Ils existent à tout les stades de la vie, mais quand on devient parent, on dirait qu’il se multiplient d’un coup, d’une façon exponentielle !
Ces deux simples phrases peuvent, à elles seules, constituer une grande part de ce qui nous gâche la vie, nous empêche de vivre sereinement et de profiter de nos petits bouts ... Que doit-on vraiment faire ? Quels sont nos vrais devoirs? On fait le tri ? Je vous propose de classer les “il faut” et les “je dois” en 3 catégories :
1° Les lois, les règles et les contrats
Quand on devient parents, la loi nous impose de subvenir aux besoins de nos enfants tant qu’ils ne sont pas autonomes. Subvenir à leurs besoins concerne aussi bien la nourriture que les soins ou l’éducation. Même si ces notions varient d’une personne à l’autre, d’une famille à l’autre ou encore d’une culture à l’autre, on comprend bien cette notion, cette “base minimum” de soins à apporter à un enfant. Tout comme le respect du code de la route, il s’agit là d’une injonction légale. En gros, on peut se retrouver devant un Tribunal si on ne le fait pas.
2° Les consensus
Il s’agit ici des règles qui régissent les différents “groupes” dont on fait partie. Le terme de “groupe” doit être compris au sens large. Si on fait partie d’un club de sport, on est tenu de respecter le règlement du club. En tout cas si on veut continuer à en faire partie ...
La famille constitue également un “groupe” mais les règles qui la régissent ont déjà des contours plus flous .... S’agit-il de vraiment de règles ou juste d’habitudes ? On est vraiment obligé d’aller chaque dimanche manger chez les grands parents ? Il va de soi que si partager un repas en famille est une joie, la réponse est oui!
Si le repas nous angoisse déjà la veille, il peut être intéressant de s’interroger sur son caractère “obligatoire” ...
Dans cette catégorie, on a déjà plus de marge de manœuvre car rien ne nous empêche de nous extraire d’un “groupe” dont les règles ne nous conviennent pas : on pourrait imaginer changer de club de sport par exemple. En famille, le sujet devient plus délicat mais pas impossible ... à chacun de trouver les mots justes ...
3° Nos engagements
Bien qu’il soit important de les respecter, rien ne nous les impose sauf nous même !
On trouve dans cette catégorie les obligations morales notamment. Deux petites notions à garder à l’esprit : elles sont très fluctuantes en fonction des valeurs de chaque personne et deviennent plus contraignantes si elles impliquent d’autres personnes.
Par exemple, si on s’engage à aller chercher la meilleure amie de la petite dernière pour les conduire ensemble à la danse chaque mercredi, on ne peut pas le faire uniquement quand on a envie ... Si vous vous mettez comme objectif de faire du sport 2X par semaine et que vous ne le faite pas, ça n’implique que vous et vous êtes seul face à votre conscience en cas de non respect de votre engagement.
Certains tiendront (c’est une valeur à laquelle ils adhèrent) à avoir un comportement le plus écologique possible avec bébé (couches lavables, pas de lingettes, matériel de puériculture de seconde main, ...etc...) et d’autre pas du tout ... Dans les deux cas, personnes ne sera sanctionné.
Nous nous imposons ces “obligations” nous même. Tant que l’on est OK avec, c’est parfait. Quand elles commencent à nous poser problème, il est possible de les remettre en question.
4° Finalement ...
Tous les devoirs ne sont pas forcément une corvée ... on peut prendre plaisir à faire son devoir ! Et tout ce qui nous paraît être une corvée, n’est pas forcément obligatoire et tout ce qui n’est pas obligatoire est un choix. Un choix qui peut être parfois difficile, mais un choix quand même...
Il peut être intéressant de se pencher sur la manière dont on accompli les VRAIS devoirs qui nous incombent. Je reviens sur le 1er exemple de l’article : on est tenu par la loi de nourrir ses enfants mais si on aime pas cuisiner, on peut déléguer la tâche, ou commander des box repas ou même des surgelés ! L’idée est de se pencher sur cette corvée nécessaire et réellement obligatoire et de voir comment on peut la remplir en la rendant moins pénible.
Oui, ça implique des modifications dans l’organisation de la maison, des courses, des tâches de chacun mais aussi une bonne dose de mauvaise humeur, de culpabilité et autres sentiments désagréables en moins !
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